Nous lui rendons hommage par ces quelques lignes :
Il est assis, seul au bout d’un banc. C’est un quai de gare
désert où s’enchevêtrent des poutrelles métalliques sur
fond d’incertitude. La gare d’une petite ville de Bretagne,
un dimanche d’octobre. Ça ressemble à n’importe
oùmais c’est bien la Bretagne, enfin, celle de l’intérieur,
la mer est loin, insoupçonnable, rien de pittoresque. Il
flotte dans l’air une vague odeur de lisier. Une pendule
propose 17 h 18. Tête baissée, les coudes sur les genoux,
il regarde les paumes de ses mains ouvertes. Il se dit que
dans les trains on a toujours lesmains sales. Pas vraiment
salesmais poisseuses de cette sueur grise, sous les ongles
surtout, celle des autres qui ont touché avant vous les
poignées, les accoudoirs, les tablettes. Il les referme,
redresse la tête. Parce que l’immobilité totale qui
l’entoure semble le provoquer, il se lève, empoigne son
sac de voyage, remonte le quai sur une dizaine demètres
et emprunte le passage souterrain en direction de la
La Théorie du Panda. Zulma.