de Jean-Luc Seigle chez Flammarion. 

Je découvre cet auteur avec ce roman, sensible et délicat. Une belle plume pour nous parler d'une famille dans les années 60, à l'aune de la modernité. 

Un couple, Albert et Suzanne : Albert est ouvrier chez Michelin, il arrive à l'âge où l'on se retourne sur sa vie…, Suzanne, elle, découvre la vie moderne et a décidé ce jour là d'acheter une télévision, pour voir un reportage sur ce fils aîné Henri, parti en Algérie et avec lequel elle échange des lettres… presque tous les jours. Enfin, Gilles, son frère, passionnée de littérature, découvre et plonge littéralement dans Eugènie Grandet, et il y a aussi cette vieille mère atteinte par la maladie d'Alzheimer, qu'on oublie elle aussi de temps en temps… 

J'ai vu en rêve une horde de mots qui se perdaient dans l'air et revenaient en lambeaux… Je pense à ces millions de mots plus vite effacés que la poussière par le vent; je pense à tous les mots qui me précèdent, à tous ceux qui me suivront. Je voudrais tellement les ramasser, en faire quelques bouquets avant que le silence n'avale tout et ne s'avale lui-même.

Ce roman vient de recevoir le Prix Wepler-Fondation La Poste 2011